À quarante ans, je deviendrai maman. Et ce, grâce au voyage

À l’aube de mes quarante ans, une nouvelle aventure s’apprête à commencer. Devenir maman est un cadeau de la vie qui ne me semblait pas destiné. Tout simplement parce que je l’avais mis de côté il y a plusieurs années. Je désirais bien fonder une famille et avoir des enfants un jour mais ce projet était pour moi la chose à faire après…

Je voulais voyager. Voir le monde. C’était une priorité. Mais le après a fini par tarder. La bonne personne n’arrivait pas.

Il y en a bien eu une qui s’est présentée il y a longtemps mais c’était trop tôt pour moi. Je ne voulais pas de cette vie rangée. Pas tout de suite. La majorité des gens fondent leur famille jeune mais ça ne s’est juste pas passé comme ça de mon côté.

J’ai poursuivi ma route seule. Mes rêves. Mes projets. Mes voyages. Je suis devenue agente de bord. J’ai écrit des livres en m’inspirant de mes nombreux voyages. Je suis partie en stand-by à Nassau, à Hawaii, au Portugal. Au début, je me sentais dans mon élément et heureuse. Même seule.

Puis, plus le temps passait, plus j’ai commencé à me comparer aux autres et à douter de mes choix.

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Highborne cay – Bahamas

La majorité de mon entourage étaient maintenant en couple. Ils accueillaient leur premier enfant et fondaient leur famille.

Chacun vit sa vie à sa façon. Il ne devrait pas avoir un tracé meilleur que l’autre. Mais j’ai senti une pression sociale. Je me suis sentie jugée et j’ai commencé à douter de mes décisions passées. Ça n’a pas été facile. J’ai souvent pleuré.

Je m’en suis voulu de ne pas avoir voulu me « caser ». On me disait trop difficile avec les hommes et surtout de voyager trop. On essayait de régler mon « problème ».

Pour être difficile, je l’étais. Tout comme Scarlett dans mes romans, j’attendais mon prince charmant.

Pendant l’écriture de mon tome 3 en Espagne

Mais à un moment donné, j’ai commencé à écouter les journalistes. C’est comme ça que mon père les appelle… Ces gens qui nous font douter de nous, de nos idéaux, de nos rêves.

J’ai fréquenté des gars qui m’énervaient juste pour essayer de rentrer dans le moule. Je me suis passionnée pour des hommes qui n’avaient rien à m’offrir mais où le désir était plus fort que tout. J’ai confondu amour et passion. J’étais perdue.

Je me suis même installée dans un petit condo en ville et je n’ai pas voyagé entre mes vols pour avoir une vie plus normale et rencontrer l’homme de ma vie.

Puis un jour, rien n’allait. Cette stabilité me rendait malheureuse. Je m’acharnais à rester stable, à vivre dans mon appartement, car il fallait que j’aille une vie plus normale pour rencontrer quelqu’un… C’est en fait ce que j’avais fini par croire.

On me l’avait dit si souvent : « Comment crois-tu pouvoir rencontrer quelqu’un si tu es toujours partie? » me lançait-on à l’envolée.

Le bonheur n’était pas au rendez-vous. N’était-ce pas cela le plus important? Me sentir sur mon X?

 

Au Guatemala

J’étais figée dans l’inaction que pour rencontrer quelqu’un. Incapable d’accepter ma vraie nature. Celle du mouvement. Du voyage. D’être près de la mer, un élément qui m’apaise tant et me rend si heureuse.

Comme je ne comprenais pas le message, la vie s’en est chargée. Elle a fait brûler le bâtiment voisin à mon logement et j’ai été expulsée de chez moi pendant des mois. Je me suis rendue à l’évidence que mon bonheur je le trouverais en faisant ce que j’aimais : voyager et surtout passer la majorité de mon temps près de l’océan.

Peu importe si j’étais seule.

Victor et moi dans l’océan

Pour m’alléger, j’ai tout vendu et sous-loué mon appartement. Comme c’était la bonne chose à faire, le chemin se pavait facilement. Une amie venait de se séparer. Elle cherchait un condo meublé et disponible dès maintenant. J’ai sauté sur l’occasion.

J’ai ensuite décidé d’accepter toutes les offres d’aventures qui s’offriraient à moi. Je devais lâcher prise et laisser la vie m’enseigner mon chemin. Pour moi, c’était en voyageant que je vivais des révélations.

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Je suis partie en Australie rejoindre deux amis. J’en ai profité pour me gâter et plonger sur la Grande-Barrière de corail pendant une semaine. J’ai fait par la même occasion une visite à Bali et une amie est venue m’y rejoindre. Ce voyage restera une expérience mémorable.

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Le spirit of Freedom, expédition de plongée en Australie

Les propositions de voyage affluaient .

J’ai vogué sur un voilier pendant dix jours dans les Bahamas. J’ai visité la Nouvelle-Orléans entre filles. J’ai passé le jour de l’an au Mexique.

Un jour un ami m’invite à me joindre à lui lors d’un voyage à Cabarete, en République Dominicaine. Je l’ai suivi entre deux vols. Il est reparti et je suis restée un mois. Un mois en solo dans une ville que je ne connaissais pas mais où je me sentais curieusement bien. Une première depuis longtemps.

Ça ne m’était pas arrivé auparavant. De me sentir bien à un seul endroit pour vouloir y rester longtemps.

C’était pourtant évident. J’étais dans la capitale dominicaine des sports nautiques. Moi qui adore la mer, le surf, la plongée. Qui plus est, je pouvais y accéder en seulement quatre heures de vol, de Montréal à Puerto Plata. Pour une hôtesse de l’air, j’avais trouvé le jackpot!

J’ai décidé de m’y établir entre mes vols. Entre-temps, j’ai rencontré Victor, un Dominicain qui ne m’intéressait pas à prime à bord mais comme j’étais seule, j’ai accepté de faire des activités avec lui.

Le fameux dicton qui dit que l’amour arrive lorsque l’un s’en attend le moins s’est avéré exact pour moi.

Pour la première fois, j’ai appris à aimer une personne pour ce qu’il est et non pour ce qu’il a ou ce qu’il représente.

Trois ans plus tard, nous décidons de bâtir une famille ensemble. 

À l’aube de mes 40 ans, je regarde en arrière et je me dis que ces pleurs, ces moments lourds de solitude en ont valu la peine.

J’ai atterri à Cabarete pas parce que je l’avais décidé mais parce que la vie en avait décidé ainsi.

Je ne connais pas le futur, ni ses hauts ni ses bas, mais je sais que pour le moment, je suis sur mon X et je tâcherai d’écouter davantage la vie. Elle seule sait ce qui est bon pour moi. 

Voyager c’est laisser la vie vous enseigner votre chemin.

Laissez-lui la chance de vous le montrer.


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